Les commissions scolaires francophones du Québec entament la nouvelle année par un constat clair: le statu quo n'est plus possible. En effet, la population québécoise a des attentes élevées à notre endroit, et avec raison. Tout en restant fidèles à notre mission première qui est d'assurer la réussite des élèves, nous prenons donc l'engagement de nous interroger sur nos façons de faire afin de renouveler la gouvernance et la gestion des commissions scolaires.

Ce travail sera fait sur la base de trois axes d'intervention: simplifier l'administration publique, faire reconnaître l'école publique et redonner un sens à la démocratie scolaire. Un plan d'action sera soumis aux commissions scolaires à la fin octobre.

L'ouverture, l'écoute et le dialogue seront le leitmotiv des commissions scolaires au cours de la prochaine année. En effet, sensibles à certaines préoccupations qui nous ont été exprimées, nous avons aussi décidé d'entamer une tournée du Québec afin de recueillir les opinions, recommandations et préoccupations de nos partenaires à l'égard du système public d'enseignement, et ce, dans un seul but: l'améliorer pour que les élèves réussissent davantage.

Cette tournée prévoit plus d'une vingtaine de rencontres dans toutes les régions du Québec. Lors de ces rencontres, les élus scolaires souhaitent avoir des échanges ouverts et constructifs avec leurs partenaires politiques, socio-économiques et communautaires sur leurs perceptions vis-à-vis des commissions scolaires, leur apport en éducation et dans la communauté. Ils veulent aussi entendre leurs suggestions quant aux façons de faire qui pourraient être améliorées et partager leur vision d'un système public d'enseignement encore plus performant dans les services qu'il offre aux élèves et à la population.

Et pour s'assurer que cette tournée donne des résultats concrets, la Fédération des commissions scolaires du Québec tiendra un Sommet national sur l'éducation les 31 mai et 1er juin, à Québec. Un travail d'analyse permettra de dégager les préoccupations et les attentes de la population et de formuler des recommandations au gouvernement tout en guidant les commissions scolaires dans leur gouvernance.

Je ne vous le cacherai pas, l'organisation de cette tournée et du sommet découle d'un long processus, qui a demandé beaucoup d'humilité de la part des commissions scolaires. Il faut admettre que ce n'est pas facile pour des élus engagés comme nous, dans une mission qui nous tient à coeur, soit la réussite de tous les élèves, de réaliser et d'accepter que ce que nous faisons est méconnu et ne fait pas l'unanimité.

Mais je suis fière de dire que nous avons compris. Si les commissions scolaires et l'école publique en général ont parfois mauvaise presse, ce n'est pas seulement parce qu'il faut mieux expliquer ce que l'on fait, il faut aussi s'interroger sur nos façons de faire pour améliorer le système public d'enseignement. Et pour que cela soit une réussite, il faut être à l'écoute de ce que la population nous dit et mieux rendre compte de nos résultats scolaires.

Il faut regagner la confiance de la population envers nos institutions démocratiques et je crois que nous réussirons si nous engageons un dialogue ouvert et transparent avec elle. Car, bien sûr, la critique a sa place et peut faire avancer les choses, mais elle ne doit pas nous faire perdre de vue l'essentiel et, en éducation, l'essentiel, c'est la réussite des élèves.

De son côté, la FCSQ s'engage à adopter rapidement un plan d'action visant l'actualisation de la gouvernance et de la gestion des commissions scolaires qui passera notamment par la simplification de l'administration, la collaboration des divers groupes pour qu'ils participent à une organisation mieux adaptée des services éducatifs et par une réaffirmation de l'autonomie des écoles, conditionnelle à la reconnaissance du pouvoir d'initiative des commissions scolaires, et à une reddition de comptes effectuée par les commissions scolaires tant au ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport qu'à la population.

Nous le faisons pour les élèves bien sûr, mais pour la société dans son ensemble puisque l'éducation est la clé de voûte du développement économique, social et culturel du Québec. Bonne rentrée scolaire à toutes et à tous!

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Josée Bouchard, présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)