La bonne solution?
Ainsi, la jeune entreprise montréalaise Deep Sky a l’ambition de retirer du carbone de l’atmosphère en l’enfouissant dans le sous-sol québécois. Le Devoir nous apprend qu’une telle « solution » viserait à « couper court au réchauffement climatique ». Le hic, c’est que le procédé est, c’est le moins que l’on puisse dire, gourmand en énergie. La technique requiert actuellement 3000 kWh par tonne de CO2, que Deep Sky cherche à réduire à entre 1000 kWh et 2000 kWh par tonne.
Les installations de production d’Hydro-Québec produisent un total de 32,3 GW. Selon l’Institut de la statistique du Québec, l’empreinte carbone de chaque Québécois est de 8,7 tonnes. Le retrait des émissions de gaz à effet de serre d’une seule personne demanderait d’utiliser 26 100 kWh. Une simple règle de trois fait réaliser que la totalité de la production maximale hydroélectrique quotidienne permettrait, à l’heure actuelle, d’éliminer l’empreinte carbone de 1427 personnes/jour, soit environ 6 % des émissions produites par les Québécois sur une base annuelle. Il ne reste plus d’électricité pour quoi que ce soit d’autre. Et je ne m’arrête pas aux enjeux, fort nombreux, liés au processus d’enfouissement.
Est-ce une avenue prometteuse ? Il serait plus sage de réduire les émissions à la source et de modifier radicalement notre mode de vie plutôt que de compter sur des solutions technologiques irréalistes. Et dire qu’Investissement Québec a investi 5 millions de dollars dans une telle aventure ! Cela laisse pantois.