Pour notre air, tous les gestes comptent
Avec les feux de forêt présentement, on n’a jamais parlé autant de la qualité de l’air. Enfin, je vous dirais, vu que je suis particulièrement sensible à ce sujet, vivant avec un seul poumon depuis 18 mois, à la suite d’un cancer du poumon. Bien sûr, ils sont préoccupants, ces feux, et on parle régulièrement de tout ce qu’on peut faire pour contribuer à limiter les changements climatiques.
J’aimerais cependant profiter de l’attention de ces jours-ci portée sur la qualité de l’air pour qu’on parle aussi de ce qu’on peut faire pour l’améliorer. À commencer par notre rôle à jouer dans la diminution des risques d’incendie. Tout le monde sait que la cigarette n’est pas bonne pour les poumons (ceux des fumeurs, mais aussi ceux de l’entourage), mais on oublie qu’il est interdit de fumer en forêt du 1er avril au 15 novembre… et que lancer les mégots de cigarettes par la fenêtre de l’auto n’est jamais une bonne idée, encore moins quand on traverse des étendues boisées. Des précautions sont aussi à prendre lors des déplacements en VTT et d’autres véhicules motorisés, particulièrement en regard des tuyaux d’échappement et des risques d’étincelles.
Vous n’êtes pas fumeurs et n’êtes pas du type VTT, mais plutôt plein air ? Vous savez qu’on n’a pas le droit de faire des feux de camping lorsque le risque d’incendie est élevé, mais peut-être avez-vous aussi entendu parler de la qualité de l’air dans les terrains de camping lorsque les feux sont permis ? En plein été, dans un terrain de camping, la qualité de l’air est souvent dangereuse pour la santé, encore plus que ce qu’on considère être du smog en ville. Bon pour les poumons, d’aller jouer dehors ? Pas toujours…
Les recommandations sont donc, parfois, de rester à l’intérieur, de fermer ses fenêtres et d’arrêter l’échangeur d’air. Mais peut-être avez-vous aussi entendu parler du radon, qui est la première cause connue du cancer du poumon chez les non-fumeurs ? Si vous ne l’avez pas encore fait, il est grand temps de vous procurer un appareil pour faire un test de la qualité de l’air dans votre demeure à l’automne prochain. Et ne vous fiez pas seulement aux normes de Santé Canada, qui sont de 200 parties par million (ppm). Sachez qu’aux États-Unis, les normes sont de 150 ppm, alors que l’Organisation mondiale de la santé recommande, elle, de viser une concentration de radon sous les 100 ppm. Selon les données disponibles, une grande proportion des maisons au Québec qui n’ont pas de système contre le radon ont une concentration supérieure à 100 ppm. Pourtant, des systèmes de ventilation antiradon existent. Il y a des coûts, bien sûr, mais l’adage le dit bien : mieux vaut prévenir que guérir… Parce que si la qualité de l’air est certainement préoccupante, il y a plusieurs petits gestes qu’on peut faire, individuellement et collectivement, pour améliorer la santé de nos poumons.