Démocraties versus autocraties

Il ne faut pas être surpris des dépassements de coûts du REM. La décision de réaliser ce projet n’est pas consécutive à des études scientifiques qui auraient démontré son bien-fondé et donné les coûts évalués au préalable sur des bases solides. Au contraire, le gouvernement a confié l’affaire à la Caisse de dépôt et placement en pensant peut-être qu’elle pourrait en faire son profit en exploitant les investissements publics et privés. Cette façon de dépenser l’argent public ne ressemble en rien à celle que l’on a connue lors de la construction du pont Pierre-Laporte, dont le bien-fondé allait avec les études de circulation qui ont été réalisées par la firme Vandry et Jobin au cours des années 1960 pour la région de la capitale nationale et qui ont servi de base au gouvernement québécois pour qu’il décide de construire ce pont, en modifiant toutefois l’emplacement proposé précédemment. Il a coûté 50 millions de dollars et un dépassement ne semble pas avoir été évoqué.

Passer de notre époque à celle des années 1960 nous fait prendre conscience de la différence entre les régimes autocratiques du jour et les régimes démocratiques que nous avons connus et qui donnaient une importance capitale aux droits des citoyens. Ainsi, les investissements publics des municipalités devaient être soumis sous forme de règlements aux contribuables et approuvés par eux. On trouvait dans ces règlements les montants des dépenses autorisées qui ne pouvaient être dépassés au cours du projet, ce qui obligeait les ingénieurs à bien définir les travaux et leurs coûts sous peine de ne pas pouvoir les réaliser au complet, et ainsi de créer une catastrophe. On sait toutefois que la Ville de Québec a pu se débarrasser de ces exigences, ce qui lui permet aujourd’hui d’imposer un tramway par la simple décision d’un maire.

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