Michel Côté, un président tenace
Michel Côté n’est plus et, au-delà de la tristesse que j’éprouve, au-delà de la perte d’un homme à la distinction, à l’humour et à la gentillesse que tout le monde s’accorde à lui reconnaître, au-delà de son immense carrière, c’est aussi à son engagement personnel que je pense en plus d’exprimer mes condoléances à ses proches envers qui Michel a toujours manifesté son amour.
Le 29 mars 2007, Michel Côté annonçait au conseil d’administration de La Grande Nuit du cinéma (association qui organisait la Soirée des Jutra) son départ comme président, car son emploi du temps — tournage, théâtre… le rendait moins disponible. J’ai eu à cette époque le privilège de le côtoyer pour ce que Michel a toujours fait sans compter son temps : défendre la culture et le cinéma québécois avec une admirable ténacité. Au cours de sa présidence, il a toujours soutenu les initiatives qui mettaient en valeur le talent des artistes et techniciens québécois (lui-même s’impliquant dans la scénarisation et la réalisation) avec une attention tournée vers l’avenir.
Je me souviens par exemple de son intervention en novembre 2006 pour que les effets spéciaux de plus en plus importants dans les films québécois soient salués lors de la Soirée des Jutra de 2007 : il proposait qu’une capsule illustre l’apport de ces techniques lors du gala d’autant que la société Hybride (premier studio de création numérique du Québec) — spécialiste reconnu pour les effets spéciaux — était partenaire de la soirée. C’est sous sa présidence que la production du gala est devenue une collaboration directe entre La Grande Nuit du cinéma et la Société Radio-Canada et que les prix Hommage ont été remis à Pierre Curzi et au regretté Jean-Claude Labrecque, qui le reçut lors du 10e anniversaire du gala.
Bien des témoignages seront apportés lors des prochains jours et je ne doute pas qu’ils seront à l’image de Michel : sobres, affectueux et élégants. Je crois que ce dévouement de sa part mérite qu’on l’évoque, même si cela n’a occupé qu’une partie minime de sa carrière incomparable.