De l’humanité du système de santé
Il est 19 h, le 23 avril 2023. Ma mère nous quitte, emportée par une embolie pulmonaire foudroyante causée par un cancer qui lui ravage le poumon droit depuis plus d’un an.
Mon guide, mon phare, ma grande amie est partie à jamais.
Ma famille et moi aurions pu écrire chacun des mots de la lettre adressée au ministre Dubé par la comédienne et réalisatrice Micheline Lanctôt.
Ma mère a connu ce système.
Ce système qui ne communique pas. Ou mal. Ce système qui n’écoute pas. Ou peu. Ce système qui ne considère pas. Ou pas assez.
L’humanité fait cruellement défaut au système de santé. Et pourtant, elle devrait en être le coeur.
Un soir, durant une hospitalisation particulièrement difficile en début de traitements, un infirmier comprend la peur qui hante ma mère. Il choisit de l’accompagner dans sa prise de médicaments et la calme, jusqu’à ce qu’elle s’endorme enfin. Une première nuit de sommeil depuis des jours. Ce sera le point de départ d’une remontée qui aura permis à ma mère de vivre quelques mois de répit et de bonheur.
L’humanité et la sensibilité sont porteuses d’espoir. Ce sont elles qui adoucissent l’âpreté de la maladie. Que l’issue soit celle souhaitée ou non, cette douceur est un baume qui reconnaît au malade sa dignité et son besoin de quitter notre monde entouré de délicatesse.
Ma famille et moi avons été témoins de trop peu de gestes d’humanité durant la maladie de ma mère. Ce sont toutefois eux qui, gravés dans notre mémoire, apaisent la tristesse et l’impuissance qui nous habitent depuis son départ.