La malbouffe de la langue unique
En réaction à l’éditorial de Louise-Maude Rioux Soucy : « La mcdonaldisation de la science », 10 mai 2023.
Pour être lus par le plus grand nombre, nos chercheurs scientifiques francophones choisissent souvent la grande autoroute unilingue de l’anglais. Question pratique ! Mais la « mcdonaldisation de la science » qui s’ensuit peut se révéler passablement lourde et indigeste ! C’est un peu comme si un bon petit plat bien goûteux et haut de gamme devait se rabaisser pour prendre la grande autoroute de la malbouffe de l’anglais basique, élémentaire. Beaucoup de chercheurs ressentent cette contrainte comme un nivellement vers le bas, un équarrissage pour tous. La pensée n’est pas la même d’une langue à l’autre. Il est évident que plus le sujet est pointu, plus il perd des plumes dans le corset de la langue dominante, car une langue qui se comprime, s’aplatit et s’écrase perd de son génie. Les mots, surtout en science, comme en poésie, sont les mots. C’est dommage que des chercheurs doués et talentueux soient forcés de prendre « tous le même chemin pour penser ». Ce qui est certainement contraire à l’avancée des sciences.