Arsenic, cuivre et plomb en ordre de toxicité
Du cuivre balayé par le vent à Rouyn-Noranda, du plomb tombant du pont Pierre-Laporte, de l’arsenic dégagé par la fonderie Horne. Ces événements ne sont pas tous égaux en matière de santé (et de sécurité).
L’arsenic, le cuivre et le plomb font partie de ce qu’on appelle à tort les métaux lourds. L’arsenic est un métalloïde et le cuivre est trois fois plus léger que de l’or. Les trois éléments ont des propriétés toxiques, mais à des degrés bien différents. Comparons-les sous forme de poudre (ou de poussière) dans l’air en utilisant le répertoire de la CNESST et le Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail.
Réglons tout de suite le cas du moins mauvais des trois : le cuivre. En poudre, ce métal peut causer l’inflammation des yeux et l’irritation des voies respiratoires supérieures. Il est conseillé de l’entreposer dans un récipient hermétique.
Passons ensuite au pire : l’arsenic. Ce métalloïde utilisé dans les fonderies pour l’affinage de cuivre peut causer l’irritation de la peau, des yeux et des voies respiratoires. Son effet cancérogène est démontré chez l’humain. Un excès de cas de cancer du poumon a été observé chez des fondeurs.
Entre ces deux extrêmes, plaçons le plomb. L’exposition à ce métal peut survenir lors de la rénovation où de la peinture au plomb avait été utilisée. Il induit de l’anémie, augmente la pression artérielle, exerce une action sur le système nerveux et a un effet néfaste sur les spermatozoïdes.
Tout compte fait, comment se fait-il que le cuivre, si précieux pour la fabrication de composants électriques, soit poussé par le vent ? Pourquoi le ministère de l’Environnement est-il tenté de mettre à l’amende la fonderie Horne pour ce cuivre peu toxique quand son gouvernement la laisse dégager de l’arsenic cancérogène ? Quant à l’entrepreneur qui a interrompu les travaux au pont Pierre-Laporte en présence de plomb, la prévention a prévalu.