Ces oubliées que l’on a oubliées

L’exposition nobELLES a fait couler de l’encre. Je ne m’attarderai pas sur les aspects déjà débattus, mais j’aimerais rap-peler à la mémoire des scientifiques locales qui auraient pu en faire partie.

D’abord, Harriet Brooks, première physicienne au Canada. Elle étudie à la maîtrise à l’Université McGill avec le Prix Nobel Ernest Rutherford, avec qui elle participe à la découverte de certains isotopes du radon. En 1901, elle devient la première femme à recevoir une maîtrise de cette université. Forte d’une bourse d’excellence, elle est la première femme à étudier au Cambridge Lab, sous la direction du Prix Nobel J. J. Thomson. Après avoir enseigné un temps aux États-Unis, on la retrouve au laboratoire de Marie Curie. À la même époque, elle obtient un emploi à l’Université de Manchester, sur la recommandation d’Ernest Rutherford qui l’a décrite comme étant l’une des plus grandes physiciennes, juste après Marie Curie. Malheureusement, elle n’accepte pas cette offre et abandonne sa carrière universitaire peu après.

Une autre oubliée est Allie Vibert Douglas. En 1912, elle commence ses études en mathématiques et en physique à McGill. Ces dernières sont interrompues en troisième année par la Première Guerre mondiale. Suivant son frère à Londres, elle travaille au War Office comme statisticienne. À la fin de la guerre, elle est décorée de l’Ordre de l’Empire britannique pour son travail. De retour à Montréal, elle termine ses études en physique à McGill. En 1921, elle entreprend un doctorat en astrophysique avec Arthur Eddington à Cambridge. Elle obtient en 1926 le premier doctorat dans ce domaine au Québec. Elle enseigne à McGill jusqu’en 1939, année où elle rejoint l’Université Queen’s. Elle a occupé une place importante dans l’Union astronomique internationale et dans la Société royale d’astronomie du Canada.

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