Chasse à l’arbalète dans les parcs nationaux
J’ai du mal à comprendre la logique du discours du ministre Benoit Charette, qui prétend autoriser la chasse aux cervidés dans les parcs nationaux parce qu’il se dit soucieux de leur bien-être.
Le Québec a reconnu en 2015 que l’animal est un être vivant doué de sensibilité et qu’il est impératif de réduire ses souffrances au minimum. Or, la chasse à l’arbalète inflige-t-elle des souffrances aux animaux qui en sont victimes ? D’après un article paru dans le journal France-Soir en 2019, la réponse est oui. Les animaux souffrent beaucoup. Ils sont plus souvent blessés que tués sur le coup. On sait également que l’agonie des animaux peut être longue.
« Il faut savoir que nous devons nous attendre à une agonie d’environ 30 à 45 minutes lorsque la flèche a atteint le coeur ou les poumons […]. Une heure de traque ou plus sera nécessaire si l’animal a été touché au foie. Et il faudra compter de huit à douze heures si la flèche a touché le ventre. »
L’article fait aussi mention de nombreuses études où il apparaît que :
— le taux de tirs réussis, à savoir l’atteinte des organes vitaux, est extrêmement faible (seulement 9,25 %)
— les animaux touchés par des flèches n’atteignant pas les organes vitaux souffrent longtemps avant de mourir vidés de leur sang ou demeurent à vie handicapés et donc condamnés à terme.
Faisant honneur à sa réputation de cancre en matière de bien-être animal, le Québec n’a, hélas, qu’un seul mot à la bouche quand il s’agit de surpopulation animale, qu’elle soit domestique ou sauvage : tuer. Mais faut-il le faire de la manière la plus cruelle qui soit ? Et ne pourrions-nous pas rêver d’un autre mode opératoire, qui nous permettrait, à nous humains, de cohabiter pacifiquement avec les espèces et de préserver l’équilibre fragile de nos écosystèmes ?