Le tramway et la technique de la cage à homard

Les travaux préparatoires au tramway se multiplient un peu partout dans la Ville de Québec. Des infrastructures sont déplacées afin qu’elles ne soient pas sous la dalle de béton du tramway. J’avais lu, dans un article du Soleil, il y a quelques semaines, qu’environ 690 millions de dollars seraient dépensés pour régler ces travaux préparatoires.

Je suis une citoyenne ordinaire, j’ai trouvé que c’était beaucoup d’argent pour de tels travaux, d’autant qu’au 1er mars 2023, nous n’avons pas encore une idée réaliste du coût final de ce projet très cher (ni non plus des coûts de fonctionnement du tramway). Soulignons que les coûts de tous les projets majeurs explosent présentement.

Je me souviens aussi que l’appui au projet est minoritaire parmi les citoyens de la
Ville de Québec et qu’il pourrait fortement diminuer s’il s’avérait que son financement dépasse les 5 milliards selon les médias.

Les importants investissements déjà consentis m’ont rappelé la technique de la cage à homard : quand un homard entre dans une cage, il lui est impossible d’en sortir. Est-ce que la Ville s’est engagée dans un très grand nombre de travaux préparatoires à cette fin, soit amener les citoyens à penser que tant qu’a faire, aussi bien achever ce projet ?

Enfin, j’ai des convictions environnementales et je ne peux que me désoler de la coupe d’une vraie forêt urbaine, soit le boisé Legendre — qui comprend aussi des milieux humides, un élément majeur pour la préservation de la biodiversité — pour le garage du futur tramway. Les journaux nous ont également informés qu’un jardin communautaire de Limoilou avait été « saccagé », de la machinerie lourde ayant circulé sur les terrains cultivés par les Limoulois qui y avaient une parcelle, parfois depuis longtemps, alors qu’on sait bien que les listes d’attente pour les jardins communautaires sont, le plus souvent, très longues.

Tout cela alors que les vrais travaux ne sont même pas encore commencés.

J’avoue que je me questionne beaucoup sur cette stratégie — souhaiterait-on, si on peut le dire comme ça, forcer la main aux citoyens ?

Et si, en raison de coûts trop élevés par les principaux bailleurs de fonds (gouvernement du Québec et gouvernement fédéral), le projet était abandonné, est-ce que le coût de ces travaux préparatoires se justifierait ?

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