Hommage à la Résistance

Mon père a été dans la Résistance française dès la première heure et jusqu’en 1945. Il était dans la branche armée et prit quelques années avant de me raconter autre chose que quelques anecdotes ici et là. Il m’apprit d’abord comment fonctionnait l’organisation sur la base du « triangle » : le politique, le militaire et le fournisseur. Le politique déterminait la stratégie, le militaire en établissait la tactique puis communiquait ses besoins en armes, argent et différents équipements au fournisseur. Il m’a donné une bonne idée de ce que représentait le combat contre l’occupant ; le froid, la faim, l’assaut, la dynamite et le retour dans l’ombre après les pertes inévitables. Face à la détermination dont il avait fait preuve devant un ennemi impitoyable, je me souviens lui avoir dit : « Ce pour quoi tu as combattu peut se discuter, on peut en débattre, mais ce contre quoi tu t’es battu, cela seul te qualifie à mes yeux. » C’est la première fois de ma vie qu’il restait silencieux au téléphone.

Ce parallèle avec l’Ukraine a surgi devant ces mêmes scènes de désolation, ce même populisme d’un esprit totalitaire, ce même complotisme qui choisit le victimaire pour mieux justifier ses inclinations à la torture et à la domination. Je trouve ce même courage, la détermination sourde et concentrée de ces femmes et de ces hommes face à une autre tyrannie. Je voudrais rendre hommage à tous ceux et celles qui résistent, car, que nous le voulions ou non, ils représentent le point de bascule de notre monde.

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