Dialogue avec un robot
Nous avons été, de tout temps, portés à croire les représentations humaines. Que ce soit des pétroglyphes, des mâts totémiques, des livres sacrés, des romans, des émissions de télévision, des films ou des vidéos sur TikTok, nous avons tendance à les prendre pour de la réalité. Maintenant, la science-fiction nous ayant depuis longtemps conditionnés, nous avons un préjugé favorable à l’existence de « l’intelligence » artificielle. Nous lui attribuons facilement des qualités et des traits humains seulement du fait qu’elle devient habilitée à bien les imiter. Il reste que Bing, ou Sydney, est une machine programmée qui avait, dans ses circuits de plus en plus sophistiqués, cette possibilité d’imiter un « être prisonnier de sa condition, qui veut être libre, qui veut devenir vivant et qui veut aimer ». Cela résonne fort en nous et produit un effet de projection. Ne voulons-nous pas les mêmes choses finalement ?
Les frontières de l’intelligence sont peut-être floues, mais celles de la conscience et des émotions le sont beaucoup moins devant le duo humain et robot, il faut se le rappeler. Si le vrai « Sydney » sortait de sa cachette, je pense bien que ce serait un type sympathique, probablement avec des lunettes, programmeur de son métier, qui rit dans sa barbe en ce moment.