BAnQ, de déficit en déficit

Nous apprenons dans un texte fort éclairant d’Alice Zanetta, publié dans Le Devoir du 14 février, que 350 employés de BAnQ feront une grève de 5 jours et qu’ils ont prévu une banque de 10 jours de grève. Quand on constate les salaires qui y sont offerts, sommes-nous vraiment surpris ? Sommes-nous vraiment surpris que depuis un certain temps, des membres du personnel à tous les niveaux, compétents et hautement qualifiés, quittent le navire pour chercher ailleurs des conditions de travail qui répondent davantage à leurs attentes bien légitimes ? Souvenons-nous d’un temps pas si lointain où les postes affichés à BAnQ, tous niveaux confondus, étaient véritablement considérés comme des emplois haut de gamme qui attiraient les têtes d’affiche du domaine des sciences de l’information. Terminé, tout cela ?

On confirme aussi dans cet article que les budgets de BAnQ ne sont pas indexés, que l’institution survit de déficit en déficit, ce qui laisse entrevoir un avenir mis à mal. Dans un texte publié dans Le Devoir le 24 mai dernier, on examinait de plus près le contexte financier dans lequel se débattait l’institution et nous en avions conclu qu’il ne fallait prévoir aucune augmentation des ressources à court ou moyen terme. Déficit, déficit, déficit est le terme qui revient année après année. Et pourtant, nous sommes dans une période où notre gouvernement ne manque pas de ressources. À tel point qu’il ne se gêne pas pour prévoir des réductions d’impôts. On déclare sans broncher que malgré la maigreur des ressources que consent le gouvernement fédéral pour améliorer le secteur de la santé, nous pourrons faire avec sans problème. Bref, on a de l’argent. Comment se fait-il qu’il n’y en ait pas assez pour, à tout le moins, amorcer une mise à niveau des budgets de BAnQ ? Qu’est-ce que ce sera quand les finances québécoises auront perdu leur embonpoint ?

J’entends d’ici la direction de BAnQ nous répondre que tout est fait pour défendre les intérêts de l’institution. Eh bien, vous n’en faites pas assez ! Finalement, vous n’êtes pas aussi convaincants qu’on nous l’avait laissé croire. Réveillez-vous et montez aux barricades pour faire comprendre au Conseil du trésor qu’il y va de l’avenir de la plus grande institution culturelle du Québec. Bon sang ! Il doit bien y avoir un moyen pour que BAnQ sorte la tête de l’eau avant la noyade.

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