Une représentante spéciale!
Avant d’occuper un poste important touchant tous les Canadiens, et cela comprend encore les Québécois, Mme Amira Elghawaby, représentante spéciale de la lutte contre l’islamophobie, a-t-elle déjà suivi un cours d’histoire du Canada ? A-t-elle seulement lu un seul petit article sur l’histoire du Québec ou sur l’actualité récente du Québec ? Probablement pas, si on en juge par ses déclarations méprisantes, incendiaires et non fondées.
Avant de la nommer, Justin Trudeau aurait pu s’assurer qu’elle avait un minimum de connaissances à propos des relations entre les Québécois et les musulmans. Il aurait dû lui dire que, dans les années 1950 et 1960, les maisons d’enseignement du Québec ont généreusement reçu et formé un très grand nombre de Nord-Africains réfugiés ici pour échapper à la guerre d’Algérie. Et que les milieux étudiants et syndicaux québécois ont fourni à la démarche politique de ces jeunes musulmans un appui spontané et dynamique qui a été enrichissant de part et d’autre et qui a laissé des souvenirs émus chez bon nombre d’Algériens qui ont ensuite fait l’indépendance chez eux.
Ces manifestations de sympathie pour les Algériens et d’autres indépendantistes africains étaient tellement importantes et publiques qu’elles provoquaient l’inquiétude et le ressentiment des autorités françaises, canadiennes et même américaines envers les Québécois francophones. Beau sujet d’étude que Mme Elghawaby aurait dû examiner avant de nous condamner grossièrement et injustement comme elle l’a fait.
Dans un deuxième temps, M. Trudeau aurait pu aussi la familiariser avec l’énorme travail et les investissements considérables que les Québécois ont faits, notamment dans des pays musulmans, d’abord par leurs missionnaires catholiques puis, de 1968 à 2013, par l’intermédiaire de l’Agence canadienne de développement international (l’ACDI). L’inventaire en serait absolument renversant. Peut-on dire aussi que, à la même époque, il n’était pratiquement jamais question d’aide internationale de pays musulmans pour d’autres pays musulmans ?
Si elle veut vraiment faire un travail utile et nécessaire, Mme Elghawaby pourrait peut-être commencer par faire un travail sur elle-même et, ensuite, entreprendre d’aller prêcher l’ouverture aux autres et lutter contre le racisme systémique, la discrimination raciale et l’intolérance religieuse dans les pays musulmans qui en ont bien besoin. La laisserait-on seulement entrer avec un pareil programme ?