Quelle quantité d’alcool constitue un danger pour la santé?

Récemment, le Centre canadien sur les dépendances et l’usage des substances (CCDUS) a révisé ses recommandations concernant la consommation d’alcool. Cette organisation estime que le risque de développer ou d’aggraver les problèmes de santé demeure faible si on boit un ou deux verres par semaine, puis augmente graduellement pour passer à un risque élevé avec 6 verres ou plus par semaine. Cela contraste avec les recommandations précédentes : ne pas dépasser 10 verres par semaine pour les femmes et 15 verres pour les hommes.

Donc, changement de cap, et pas rien qu’un peu ! « Si la science nous dit qu’on doit aller là, c’est ce qu’il faut faire », a dit la porte-parole de l’Association pour la santé publique. Mais justement, quelle est cette « science » ? Eh bien, pas très solide ! Elle se base sur ce que les personnes rapportent comme consommation de l’alcool. Il n’est évidemment pas possible de faire une étude contrôlée sur ce sujet. Non seulement elle demanderait énormément de temps, mais elle ne serait acceptée par aucun comité d’éthique.

Par conséquent, nous sommes pris avec ce que les gens disent. Or l’humain a tendance à peindre de lui-même un portrait plus flatteur que réel. Par exemple, dans les enquêtes, les gens surestiment leur taille et sous-estiment leur poids. Ces données peuvent cependant être vérifiées pour les besoins d’études sérieuses.

Si la quantité d’alcool rapportée est inférieure à la réalité, les effets nocifs apparaîtront à un niveau plus bas. Comme les gens connaissent en général les recommandations, certains voudront s’y conformer dans leurs réponses, ce qui introduira un biais à la base de la corrélation recherchée.

Cela ne veut pas dire que l’on peut boire sans restriction : les dangers de la consommation jusqu’à l’ivresse sont bien connus. Toutefois, les données sur la dangerosité de l’usage modéré de l’alcool doivent être prises avec un grain de sel (autour d’un verre de margarita, par exemple).

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