Les p’tites madames, nouvelles sorcières?

Un chapeau pointu sur une tignasse rebelle, une robe noire informe, un balai entre les cuisses, voilà l’image que l’on se fait habituellement des sorcières. Le jour de l’Halloween, Le Devoir nous rappelait cependant que des femmes de chair et de sang, celles-là, avaient été traitées de « sorcières » et persécutées par les autorités de leur époque. Leur crime ? Leur anticonformisme !

En 2022, au Québec, quelles femmes font figure de sorcières ? Ne serait-ce pas nous, les femmes d’un « certain âge », les « p’tites madames », comme on nous appelle fréquemment ? On n’effarouche peut-être pas les gens comme les supposées sorcières d’antan. N’empêche qu’on a souvent l’impression d’être une nuisance publique. Contrairement aux sorcières qui périrent sur le bûcher, aucune d’entre nous ne risque toutefois de finir sa vie sur un barbecue. On nous rôtit plutôt par des plaisanteries plus ou moins méchantes. Comme ce fut le cas pour ces tristes chasses aux sorcières, les femmes sont davantage victimes que les hommes. En matière de vieillissement, pourquoi se moque-t-on davantage des femmes que des hommes ?

À moins de mourir en pleine jeunesse, tout le monde deviendra un jour la sorcière ou le sorcier d’une autre personne. Quand jettera-t-on un mauvais sort à l’âgisme ?

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