De l’importance d’aller au cirque
Les arts du cirque en ont fait du chemin depuis l’époque des Louis Cyr de ce monde, et le Québec a toutes les raisons d’être fier d’avoir contribué au renouvellement des traditions circassiennes mondiales. Cela étant dit, il ne s’agit pas que d’en parler, justement, mais d’y aller.
Je vais encore au cirque parfois, mais plus assez. Dans mes souvenirs d’enfant, aller au cirque, c’était l’activité coûteuse sous le chapiteau, loin-loin à Montréal. J’y suis allée une fois et, par la suite, me suis contentée d’écouter ad nauseam les captations vidéo et les bandes sonores. Plus tard, j’ai découvert d’autres formes de cirque, qui, en regard de l’astre solaire, paraissaient sobres de moyens, et pourtant riches en poésie et en émotion. Du rire aux larmes. J’ai rencontré là des artistes extraordinaires dont l’humilité du médium m’a toujours profondément touchée. Il y a chez les gens du cirque ce don de soi totalement pur, dépourvu d’ego qui leur est unique.
Le monde du cirque s’est construit dans la marge. C’est le monde des étranges, des décalées et décalés. En ce sens, j’y ai toujours vu une large dose de diversité, d’inclusivité. Cette impression d’être chez soi pour les hors-normes, d’y avoir le droit d’être comme on est en toute légitimité. L’absence de jugement. Puis, par le regard de mes enfants, accueillant ces pitres avec un respect et une déférence que d’aucuns trouveraient incongrus, j’ai depuis appris à voir ces clowns, gymnastes, chanteurs, musiciennes comme des artistes nobélisables. Un Nobel de la paix aux Balconfiné.e.s et à Guillaume Vermette, qui ont ensoleillé la pandémie de bien des gens, à Monsieur N’importe quoi, qui m’a permis de faire la paix avec les envies de sucre de ma descendance, un Nobel de littérature au Gros orteil, qui est à Avignon présentement avec son Bibliothécaire. Offrons-leur une reconnaissance à la mesure de tout le beau qu’ils et elles font naître sur terre.
Donc, alors que le festival Montréal complètement cirque bat son plein pour une deuxième et dernière semaine, je voulais seulement nous rappeler d’en profiter, de tout ce beau cirque qui nous est accessible, qui nous enchante, qui nous apaise, qui nous transporte. Et moi, j’y vais de ce pas.