Le mot en s

Il était hilarant d’assister aux nombreuses tergiversations qu’a dû emprunter Bernard Drainville pour éviter que le mot en s se trouve sur son chemin lors de son allocution annonçant sa décision de poser sa candidature au sein de la CAQ dans la circonscription de Lévis. [...]

Le père de la Charte des valeurs québécoises a perdu le feu souverainiste au profit de la flamme nationaliste. Son rêve d’assister à la naissance d’un Québec souverain a été balayé par l’utopie de faire grandir le Québec dans le carcan fédéraliste. Est-ce cela l’ailleurs dont se targue François Legault ? Après des décennies de refus de concéder le moindre iota au Québec, Ottawa aurait-il été appelé par une vocation tardive ?

Bernard Drainville a été un souverainiste pur et dur qui a cru, et qui croit encore, selon moi, que l’indépendance était et est le seul chemin pouvant conduire à la libération des chaînes qui retiennent le Québec au gouvernement fédéral. L’ex-député péquiste est un homme pragmatique qui voit, dans la CAQ, le canal qui lui permettra d’obtenir un poste de ministre.

Quoi qu’il en soit, j’ai bien peur que le nouveau dauphin de François Legault ne puisse être bâillonné longtemps et qu’il ne puisse résister à l’appel de ses convictions profondes quand il aura été témoin de la guerre de clochers qui fait rage à Ottawa et de laquelle le Québec sort inéluctablement perdant ad nauseam.

En attendant, il rejoindra le camp des souverainistes à l’intérieur de la CAQ en compagnie de la frange fédéraliste… J’ai bien hâte de constater comment va se comporter le batailleur dans cette bouillabaisse !

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