Trouvez l’erreur
Justin Trudeau n’a pas encore réouvert l’ambassade canadienne à Kiev, parce qu’il n’est pas certain que ce soit suffisamment sécuritaire pour nos diplomates, indique le Globe and Mail. Ce qui ne l’a pas empêché avant-hier de refuser encore une fois, en conférence de presse, d’organiser un pont aérien pour évacuer les réfugiées de Pologne vers le Canada afin de soulager ce pays qui croule sous le flot des réfugiés (et risque d’être le prochain à se faire aussi bombarder par la Russie), en invoquant dans sa réponse aux journalistes le fait que quelques-unes de ces femmes, qui n’en peuvent plus de vivre entassées dans des camps depuis six semaines, repartent en désespoir de cause pour l’Ukraine en guerre. Selon M. Trudeau, ce serait une bonne chose de renvoyer ces femmes et ces enfants en zone de guerre au lieu de leur offrir un logement et du soutien pour un an au Canada, le temps que la guerre se termine et qu’on reconstruise des maisons, qu’on arrive à recommencer à chauffer ces dernières et à les alimenter en eau potable, etc. — ce qui ne pourra évidemment pas être fait à temps pour l’hiver prochain quand on voit l’ampleur de la destruction qu’a subie le pays. Trouvez l’erreur.
À quand la fin de l’hypocrisie et de l’inefficacité, et le retour du bon sens et de l’humanisme ? C’est maintenant, le temps de sauver des vies, et c’est vraiment désespérant de voir l’attitude du gouvernement face à ces femmes et ces enfants. Le Canada peut et doit faire mieux que cela : c’est notre responsabilité comme pays de l’OTAN à l’arrière-front d’accueillir ces réfugiés et de dégager la Pologne et la Moldavie, qui, bien que beaucoup plus petites et plus à risque que nous — comme elles sont directement sur la ligne de front —, en ont fait cent fois plus pour ces réfugiés. Il n’est pas correct de laisser ces pays continuer à prendre en charge la plus grande partie du flot humain, et il faut se rappeler que le président Zelensky a recommandé aux réfugiés de ne pas revenir en Ukraine pour l’instant. Sauf que pour que cela puisse fonctionner, il faut offrir de vraies possibilités à moyen et à long terme à ces femmes et à ces enfants : ils ne peuvent pas rester entassés indéfiniment les uns sur les autres dans des camps, et la Pologne et la Moldavie n’arrivent pas à faire plus, compte tenu de la quantité de gens qu’elles ont chacune accueillis.
Le Canada doit faire sa part et les installer dans nos villes et nos communautés pour au moins un an, avec le cœur que nous voudrions que les autres aient pour nous, si nous étions à leur place. Oublions le plan de dentisterie du NPD et gérons cette urgence de façon à sauver des vies ; nous reviendrons au reste plus tard.