Un extrait du «Bye bye» 2021?

En lisant l’entrevue de la journaliste Catherine Lalonde (Le Devoir, jeudi 9 décembre 2021) avec la p.-d.g. de BAnQ, Marie Grégoire, je me suis demandé si je n’étais pas en train de lire, par erreur, un extrait du prochain Bye bye 2021. Qui peut en effet ne pas pouffer de rire (ou peut-être même pleurer !) en lisant que « la transformation numérique, maintenant on va essayer de le phraser à travers “l’expérience BAnQ” » ; que « les employés vont avoir un indice du bonheur élevé à faire ce qu’ils ont à faire » ; qu’elle veut « trouver [son] azimut dans cette société numérique » ; que les employés vont apprendre « à écrire différemment » et qu’ils vont être « formés pour faire de la médiation sur le Web ».

Tout cela ne nous apprend, bien sûr, rien sur ce qui se passe vraiment à BAnQ, mais beaucoup sur le vide incarné dans des phrases sans contenu, même quand il s’agit de parler argent, car là, la p.-d.g. insiste : « Dans la façon de chiffrer les choses, il faut être en mesure d’avoir fait un certain travail, pour savoir combien on va demander en plus et combien de gain d’efficacité aussi on va voir. » En effet, il faut faire un « certain travail » même quand on parle pour ne rien dire. On comprend que devant l’immensité de la tâche de diriger BAnQ, la fuite en avant soit de se concentrer fort pour donner « une petite touche au sac donné lors de l’abonnement en bibliothèque d’un tout-petit » en s’assurant « d’ajouter un aspect qui soit BAnQ à cette initiative ».

Je doute que « l’indice du bonheur » des usagers des installations et des employés de BAnQ soit élevé à lire de telles sottises…

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