Un événement théâtral au Saguenay
En tant que public et praticien professionnel du théâtre, je fréquente avec assiduité les festivals de théâtre. Festival TransAmériques. Coups de théâtre. Jamais lu. Petits bonheurs.
Cette fois-ci, je reviens du Festival international des arts de la marionnette à Saguenay complètement ravi par les spectacles qui m’ont été proposés. Je viens d’assister à 20 créations, toutes du Québec. COVID oblige. Une programmation d’une qualité exceptionnelle.
L’art de la marionnette est mal connu du grand public. Et pourtant, dans les spectacles de cette discipline, émergent certaines des voies les plus originales du théâtre contemporain.
Des dramaturges comme Bertolt Brecht et Eugène Ionesco ont été fascinés par la marionnette. Le premier voyait dans celle-ci un moyen privilégié de pratiquer cette distanciation nécessaire à sa vision artistique. L’auteur de La cantatrice chauve y percevait quant à lui un excellent outil ludique pour rompre avec le théâtre bourgeois qu’il détestait.
Durant ce festival, j’ai assisté à des œuvres audacieuses autant pour les jeunes publics que pour les adultes. En plus de celles de compagnies plus reconnues comme le Théâtre de l’Œil ou le Théâtre de la Pire Espèce, de remarquables créations de jeunes collectifs que je ne connaissais pas ont marqué nos sensibilités de spectateurs. Je pense à La Tortue noire, à La Ruée vers l’or ou au Théâtre du Renard.
J’étais content de voir des jeunes s’écarter du théâtre réaliste et psychologique afin de mieux réinvestir le conte, le social, le poétique ainsi que les grands lyrismes collectifs.
Durant six jours, du 27 juillet au 1er août, des images scéniques jubilatoires, des textes percutants, des performances d’interprétation et des mises en scène inspirées m’ont permis de passer une semaine d’une rare richesse artistique.
Il est temps de donner au Festival international des arts de la marionnette à Saguenay la visibilité qu’il mérite.