Des piliers écartés des consultations sur les SGEE
Le 20 mai dernier avait lieu une journée d’étude sur les services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE) du Québec. Neuf spécialistes de la question étaient présents. Histoire, économie, éducation, immigration, données et médias sociaux sont quelques sujets qui ont été abordés ce jour-là. De cette diversité des points de vue émergeait une constante : la faveur pour les Centres de la petite enfance (CPE).
Si les CPE représentent depuis 24 ans le modèle favori des spécialistes, c’est entre autres parce que sa structure oblige les parents à s’impliquer de près. La présence des parents est grandement bénéfique au fonctionnement, à la flexibilité et à la qualité des services reçus par chacun des enfants, peu importent ses difficultés personnelles. L’implication des parents fait des CPE un modèle d’établissement public démocratique.
Le 16 et le 17 juin aura lieu la consultation nationale sur les SGEE, organisée par le ministère de la Famille. Elle vise à déterminer les solutions aux problèmes qui minent actuellement le réseau de garde éducative. Supposé être un exercice hautement démocratique, les consultations publiques doivent théoriquement réunir tous les acteurs intéressés par la question des SGEE. La séance de consultation des organisations nationales en représente en quelque sorte le point culminant : les audiences publiques permettent de s’adresser directement au ministre et à son équipe.
Alors que les parents sont censés être la clé de voûte du modèle québécois des services de garde éducatifs, ils brillent pourtant par leur absence au rang des invités. Comment le ministère de la Famille compte-t-il trouver les meilleures solutions à la crise des SGEE si les principaux intéressés ne sont pas accueillis ? Les familles se sont organisées dans le mouvement Ma place au travail et ont fait tous leurs devoirs en participant aux consultations régionales et en rédigeant un mémoire, mais ne pourront pas s’adresser au ministre directement. Depuis maintenant près de trois mois, les parents se démènent pour se faire entendre dans l’espace public. Nous les entendons et nous savons que cette énergie mobilisatrice est essentielle pour le réseau des services de garde. Le ministère devrait se faire un devoir de les écouter attentivement. Pour cela, il faudrait toutefois les inviter. Nous savons que le réseau en bénéficiera amplement.