Stupéfaction
Stupéfaction et incompréhension représentent les premiers mots qui viennent à mon esprit en voyant le titre de l’article de Jean-François Nadeau sur le patrimoine des Sulpiciens. Frustration et irritation constituent les derniers qui nous restent après sa lecture.
Depuis 2006, la corporation Univers culturel de Saint-Sulpice regroupe les archives, livres rares et biens mobiliers des Prêtres de Saint-Sulpice. Elle a pour mandat de faire connaître le rôle de ces religieux dans l’histoire montréalaise, québécoise et canadienne. Arrivés en 1657, les Sulpiciens ont possédé les seigneuries de l’île de Montréal, du Lac-des-Deux-Montagnes et de Saint-Sulpice. Les fonds d’archives qu’ils ont constitués demeurent exceptionnels. Depuis quelques décennies, l’archiviste Marc Lacasse et sa petite équipe veillent sur 1 km de dossiers et de pièces manuscrites, 75 000 photographies et illustrations, plus de 8 000 cartes et plans de même que sur des films et des enregistrements sonores. En tant que chargé de cours à la maîtrise en sciences de l’information (Université de Montréal) entre 2004 et 2008, j’ai pu en constater la richesse. Pendant ces cinq années, les étudiantes et étudiants ont effectué le traitement de différents fonds historiques qui y sont conservés. Comment ne pas être impressionné devant le Livre terrier de la seigneurie, le plan en couleurs des côtes de l’île de Montréal ou les actes de concessions octroyés aux premiers Montréalais. De pareilles archives ne peuvent être délaissées et seuls des archivistes professionnels peuvent les traiter, les préserver et les diffuser.
Le ministère de la Culture et des Communications du Québec, Bibliothèque et Archives nationales du Québec et la Ville de Montréal doivent travailler de concert avec la fondation Archives et patrimoine religieux du Grand Montréal pour trouver une solution et faire en sorte que la population puisse de nouveau avoir accès à ce patrimoine commun essentiel à l’histoire de Montréal et du Québec.