Profession: enseignant
On apprend que le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx propose une vaste réflexion pour valoriser la profession d’enseignant, « l’emploi le plus important dans une société », clame-t-il. Il envisage une série de mesures pour proposer ce métier à l’élite intellectuelle. Bien sûr, on a déjà entendu des propos du genre. Bien sûr, des réformes en éducation, surtout dans les approches d’éducation, on en a vu plus d’une, au point d’en être saturé. Mais j’avoue que le ton m’apparaît différent. Citons entre autres : « Le ministre décrit la lecture et la culture comme des tremplins vers la formation de citoyens libres, capables de résister à la démagogie. » Nul ne peut contredire ce besoin pressant et croissant à vitesse grand V.
Peut-être avons-nous devant nous l’embryon d’un véritable projet de société ; en faire une priorité nationale comme le propose monsieur Proulx m’apparaît à la fois pertinent, concret et focalisé. De plus, il concerne l’ensemble de notre population et en ce sens pourrait être mobilisateur ; nous avons besoin de convoquer la population autour d’un projet de société emballant.
S’il permet de rejoindre non seulement les meilleurs de la classe, mais aussi les plus lents, s’il ajoute professionnels, orthophonistes, psychologues, psycho-éducateurs pour former de véritables équipes capables d’affronter les exigences tellement fortes de l’éducation de jeunes d’horizons tellement disparates, s’il résulte en une amélioration des conditions d’embauche et de salaire de cette gamme de professionnels, alors oui, mobilisons les Québécois et les Québécoises autour d’un tel projet. Assurons aux enseignants, à leurs syndicats, aux commissions scolaires et aux parents l’occasion d’exposer clairement et publiquement leurs attentes, leurs peurs, leurs réticences et leurs suggestions.