La tare de l’analphabétisme

Récemment, dans Le Devoir, le hasard a voulu que je tombe dans l’ordre chronologique sur deux chroniques qui m’ont laissé pantois quant au niveau de préparation intellectuelle des Québécois voulant devenir des actifs importants de la quatrième révolution industrielle. Le journaliste économique Gérard Bérubé, dans le « Le Québec en déficit de littératie », a écrit qu’une forte proportion de Québécois, pouvant atteindre 47 à 53 % bon an mal an depuis 1989, sont incapables de bien comprendre ce qu’ils lisent, malgré un niveau de difficulté considéré comme moyen par les spécialistes.

De son côté, l’éditorialiste Robert Dutrisac, dans « La réussite à tout prix », écrit qu’il existerait dans certaines commissions scolaires une tendance à faire passer à tout prix les élèves normalement en situation d’échec en gonflant leur note de passage. Les 59 et 58 % seraient automatiquement relevés à 60 % et il y aurait un bulletin dit modifié juste ce qu’il faut pour leur faire réussir leur secondaire.

Comment ne pas faire un lien entre ces deux situations fort désolantes ? « Au XXIe siècle, les nouvelles compétences qui s’appuient sur le sens critique, entre autres, sont nécessaires », a dit le nouveau directeur général du cégep de Chicoutimi, André Gobeil. Sans aucun doute, mais encore faut-il développer les compétences nécessaires en littératie pour y arriver. Dans le futur, peu importe le niveau d’intelligence artificielle développée par des humains à la tête bien constituée, l’analphabétisme fonctionnel, s’il n’est pas pris rapidement à bras-le-corps, va demeurer la bête noire de celles et ceux qui en sont affectés et une faute grave pour les autres qui l’encouragent, ou tout simplement qui l’ignorent.

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