La montagne doit être savourée
Trois personnes sont mortes depuis 20 mois sur les voies qui traversent ou ceinturent le mont Royal. Pourquoi une telle hécatombe ? Parce que de nombreux éléments de voirie incitent les automobilistes à excéder largement les vitesses permises et à effectuer des manoeuvres dangereuses.
Pourquoi sur Camillien-Houde, alors que la circulation est limitée à un seul véhicule dans chaque direction, trouve-t-on des chaussées atteignant trente mètres de largeur ? Pourquoi la géométrie autoroutière de l’échangeur CDN/Remembrance crie-t-elle encore aux automobilistes que la montagne est un raccourci destiné au transit rapide ? Pourquoi cet échangeur, inscrit depuis 2007 sur la liste des infrastructures les plus décrépites de Montréal, n’a-t-il pas été rasé et remplacé par un carrefour forçant les automobilistes à ralentir et les avertissant qu’ils s’engagent sur une lente promenade destinée à l’observation de paysages magnifiquement mis en scène ? Pourquoi l’avenue du Parc, vis-à-vis le parc du Mont-Royal, compte-t-elle neuf voies de largeur, alors que cette artère n’en comporte que quatre ou cinq, de part et d’autre ?
Les solutions ne doivent pas seulement desservir adéquatement les cyclistes de compétition. Elles doivent être globales et offrir à tous les citoyens l’expérience magique d’une montagne mise en valeur dans le respect de son unicité. Elles doivent surtout arrêter cette hécatombe insensée.