Formule E: un rappel à l’ordre établi

Même électrique, un char reste un char, et des chars, il y en a trop dans nos rues. Alors pourquoi une nouvelle course automobile, en plein centre-ville de Montréal de surcroît ? Le sport automobile est une activité désuète qu’on n’a plus aucune raison d’encourager, et on peut se demander quelle mouche a piqué l’homme d’affaires Alexandre Taillefer d’accepter d’en être le porte-parole.

S’il fallait absolument qu’il ait lieu, l’événement aurait pu être tenu au circuit Gilles-Villeneuve. S’agissait-il de rappeler la primauté de l’automobile sur les résidants ? Alors qu’on réduit les limites de vitesse sur les boulevards et dans les quartiers résidentiels, qu’on crée des ruelles vertes, qu’on planifie des rues piétonnes et que plusieurs se prennent à rêver d’une ville où la majorité se déplace à vélo, il était sans doute nécessaire de nous rappeler que l’automobile ne cédera pas sa place si facilement.

En cette année électorale, il sera opportun de s’assurer de la cohérence des promesses faites à l’endroit des divers modes de transport. Pour l’instant, on a plutôt tendance à promettre plus de tout : plus de transport collectif, plus de vélos et, si on sait lire entre les lignes, plus d’autos, car on se refuse à toute réduction de l’espace et de l’importance qu’on lui accorde. Cette Formule E tant voulue par notre bon maire est là pour nous le rappeler.

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