À qui appartient le développement des communautés?
Dans son texte du 22 juin, Mme Nicole Moreau se demande où est la place de la société civile dans le développement des communautés au Québec. Ces communautés se composent des citoyens qui les habitent, de leurs organisations et associations, des institutions publiques qui les desservent, des entreprises privées et d’économie sociale qui s’y développent ainsi que des dispositifs politiques et démocratiques qui les gouvernent. Aucune de ces composantes ne peut s’adjuger le développement des communautés ni le réussir seule.
Le rôle du gouvernement est de le favoriser et le soutenir en garantissant l’équité entre les territoires et l’inclusion des groupes sociaux. C’est tout le contraire de ce qu’a fait le gouvernement Couillard depuis 2014, qui a préféré déconstruire les outils collectifs de participation de la société civile au développement des régions, des communautés et même à la gestion du réseau de la santé et des services sociaux. Tout cela pour accumuler un surplus de 2,5 milliards au 31 mars dernier (Le Devoir, 22 juin), soit 10 fois plus que prévu au budget 2016-2017. L’enjeu de cette déconstruction n’était donc pas financier, mais politique, en cherchant à exclure les citoyens et la société civile du développement réservé à des milieux politiques et économiques restreints. Mais le mouvement pour la participation démocratique au développement des communautés est résilient et vivant, car il en va de l’avenir de celles-ci. Même dans des conditions devenues plus difficiles, des citoyens et des organisations de la société civile renouvellent leur engagement dans des régions et sur le plan local avec des élus et des institutions pour travailler ensemble les défis des communautés et des territoires. L’austérité a freiné un élan, mais n’a pas tué le mouvement.