Un doctorat pour Raïf Badawi

Nous souvenons-nous de cet écrivain et blogueur qui a osé exprimer des opinions personnelles alors qu’il était dans l’Arabie des Saoud ? Que ses propos touchent la politique ou la religion, il s’agit avant tout de liberté d’expression. Mais lorsque la liberté de parler fait face à un régime englué dans un magma de politique et d’islam, c’est la punition, la torture, le fouet. La vengeance frappe le mécréant. Dans ce pays, nul pardon, nulle compassion. La loi extrême clôt la bouche de ceux qui osent encore penser.

L’Université de Sherbrooke se souvient. Une émouvante cérémonie a eu lieu jeudi dernier en présence de la compagne et des enfants de Raïf Badawi, rencontre au cours de laquelle un doctorat d’honneur a été remis au prisonnier pour sa contribution à la défense de la liberté d’expression.

Quand verrons-nous notre premier ministre Trudeau et notre gouvernement du Canada se lever et réclamer la vraie justice pour cet homme ? Dix ans de prison, 300 000 $ d’amende et 1000 coups de fouet pour une opinion, est-ce qu’il y a de quoi s’émouvoir à propos d’un client qui paye bien pour les véhicules militaires qu’on lui fabrique ici ? Justin Trudeau, fils de Pierre, s’envole constamment dans le monde pour représenter, parler, participer, parler encore, serrer des mains et polir notre image de pays libre. Notre image et la sienne. Osera-t-il bientôt trouver paroles et gestes concrets pour permettre à Raïf Badawi de quitter l’enfer qu’on lui impose en Arabie saoudite et de retrouver les siens après cinq ans de prison ? Et continuer à défendre la parole de liberté.

Nous devons, me semble-t-il, appuyés constamment par nos médias, continuer à entretenir le feu sous la marmite, lutter contre l’oubli prompt à tout recouvrir. C’est ce que j’essaye de faire avec de faibles moyens en écrivant ceci.

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