Pourquoi nous avons signé pour Omar Khadr

Un enfant est emprisonné par l’armée américaine dans le terrifiant camp de Guantánamo Bay. On l’y maintient pendant dix ans. Il y est torturé au point d’en conserver, encore aujourd’hui, de graves séquelles physiques. Il sera le dernier prisonnier occidental à Guantánamo, car son pays refuse de le rapatrier. Quand, enfin, il quitte Guantánamo, son pays le met en prison pour trois autres années. Cet enfant, maintenant âgé de 30 ans, se nomme Omar Khadr. Il est Torontois.

Il est permis de croire à un véritable acharnement contre ce jeune homme, qualifié de détenu exemplaire par l’ancien enquêteur correctionnel du Canada Howard Sapers. On a délibérément voulu l’oublier, en faire un exemple de la rhétorique vengeresse qui caractérisait le précédent gouvernement canadien.

Omar Khadr est sorti de prison en 2015. Pendant 13 longues années, il a été privé de ses droits les plus fondamentaux comme l’ont statué, entre autres, la Cour suprême des États-Unis, la Cour suprême du Canada, Lawyer’s Rights Watch Canada, Amnistie internationale et la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles.

Il est malheureusement impossible de réécrire la triste histoire d’Omar Khadr. En revanche, on doit impérativement demander au gouvernement canadien d’y mettre un terme une fois pour toutes.

Dans un discours célébrant les 35 ans de la Charte canadienne des droits et libertés, Justin Trudeau insistait la semaine dernière pour « rappeler aux Canadiens que nous n’avons pas plus grand devoir que celui de veiller aux libertés des uns et des autres ».

Justement, Monsieur Trudeau. C’est pour ça que nous avons signé la pétition pour Omar Khadr.

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