Des surplus sur le dos de ses employés
Le succès apparent du gouvernement Couillard à produire des surplus se résume à un seul facteur : l’appauvrissement de ses employés. Dès le début de cette ronde de négociations, le gouvernement a établi son cadre rigide à 5,25 % sur cinq ans, soit bien en bas de l’inflation. On a lancé des affirmations sympathiques du genre que la capacité de payer des contribuables était à sa limite. Or, l’inflation est une réalité incontournable et le contribuable va payer toujours plus d’impôts et de taxes même si les taux demeurent stables.
Le gouvernement a pris exemple sur la négociation 2005, où on a réussi à régler l’équité salariale en décrétant un gel salarial pendant près de trois ans. L’équité des emplois qui ne sont pas à prédominance féminine, ce qu’on appelle la relativité, restait à réaliser. La recette a donc été la même, soit de l’autofinancer par l’inflation. Bref, la relativité permet au gouvernement d’enrichir certains employés en en appauvrissant d’autres. Cela a contribué à conclure des ententes, aidé par la menace toujours présente de lois spéciales.
Le dernier élément de la stratégie du gouvernement a été de proposer des paiements forfaitaires pour remplacer des augmentations de salaire, puis de présenter ça en bloc avec le reste. Or, un montant forfaitaire pour compenser une indexation à 0 %, ça veut dire qu’on vous donne une augmentation et qu’on vous l’enlève l’an suivant. On engage une dépense non récurrente alors que le salaire est grugé en permanence par l’inflation de l’année.
Bref, le salaire des employés sera augmenté à coup sûr de 5,25 %, avec une perte sur l’inflation à la base. Un montant équivalent à 2,4 % de la masse salariale est distribué ensuite de façon totalement inégale aux employés. Le résultat est de diminuer la valeur des emplois payés par l’État. L’impact négatif sera à long terme. On va pousser les bons candidats vers les bons employeurs et on ramassera les derniers de classe.