Un «banal» crucifix?
Je veux et dois protester contre la façon cavalière et injurieuse qu’a utilisée Jean-François Nadeau dans sa chronique du 6 mars pour faire référence au crucifix retiré de l’hôpital du Saint-Sacrement de Québec. Dans son ardeur à critiquer des politiciens trop pressés, il a préféré parler d’un « banal » crucifix enlevé d’un hôpital, puis d’un « simple » crucifix. Mettant complètement de côté le fait que ce crucifix a été retiré à la suite d’une plainte d’une personne qui « a ressenti » un malaise en le voyant… Pourquoi ? Comment ? Quel malaise ? Et que plusieurs milliers de personnes ont protesté. Parce que ce crucifix était un rappel et un symbole des raisons qui ont amené à la mise sur pied et au fonctionnement de cet hôpital. Parce que cet hôpital a fonctionné durant des dizaines d’années grâce à la compétence, et aussi au dévouement de religieuses qui croyaient profondément en ce que signifiait ce « simple » crucifix, aucunement « banal » à leurs yeux. [...] L’auteur a droit à la liberté d’expression. Mais il pourrait se demander s’il a su « apprécier la valeur de la chose dans son incidence sur le devenir collectif ». Au lieu de n’y voir qu’une hypocrisie, même si chez certains elle était probablement réelle.
Heureusement pour notre devenir collectif que le crucifix n’a pas été « banal » ou « simple » pour plusieurs dizaines de milliers de Canadiens français.