Un cours d’économie financière, M. Couillard?

Le ministre de l’Éducation veut implanter un cours d’économie financière dans les écoles afin d’apprendre aux élèves à mieux prévoir leur budget, suppose-t-on. Mais il devrait d’abord l’expérimenter chez son premier ministre, qui semble ne pas savoir bien compter en affirmant, la semaine dernière à Davos, que soutenir le nouvel investissement de 500 millions de dollars de la multinationale ArcelorMittal, dont le siège social est au Luxembourg pour ne pas payer d’impôt, et qui ne créera que 50 emplois, est très important pour consolider les emplois, nouvel objectif à ses yeux de l’économie. Ce dont il ne dit mot toutefois, c’est la subvention annuelle de dizaines de millions venant d’une forte ristourne dans le prix de l’électricité, comme dans le cas des alumineries, en vendant celle-ci en dessous du prix coûtant.

Ne devrait-il pas plutôt prendre ces millions en réduction de prix chaque année par Hydro-Québec pour remettre sur pied les conseils locaux de développement qu’il a abolis et qui étaient cruciaux dans un très grand nombre de régions pour la création et la consolidation des petites entreprises ? Sachant que les emplois dans ces dernières coûtent moins de 200 000 $ en investissement. Le calcul est facile à faire, soit plusieurs centaines d’emplois qui ne recourront pas au chantage de ces grandes entreprises pour réduire encore plus le prix de l’électricité chaque fois que leurs affaires ralentissent. Mais il est vrai que M. Couillard, obsédé par son Plan Nord, n’a pas beaucoup d’intérêt pour les PME, elles qui font peu les manchettes dans les journaux alors qu’elles continuent d’être la première source d’emplois et sont à l’origine de la modernisation de l’économie, comme l’expliquait Douglass North dans l’American Economic Review.

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