Les siestes félines
Je suis propriétaire d’une chienne de race difficilement déterminable, adorable et, surtout, bien élevée (j’ai longtemps suivi des formations en éducation canine avec des maîtres-chiens compétents, car cela existe aussi). Je suis donc tout à fait d’accord avec vous sur la nécessité du contrôle animalier sur le territoire montréalais. Ayant déjà vécu de mauvaises expériences avec les chiens de type pitbull, et ce, jusque dans les aires d’exercice canin réservées, j’appuierais même leur exclusion de ces parcs pour d’évidentes raisons de sécurité. Or, je m’inscris en faux contre vos arguments en faveur de la liberté absolue des chats. Non que je les déteste, ce n’est pas le cas, croyez-moi. Mais je pense que la rhétorique du gentil matou inoffensif est abusive : le chat qui fait sa sieste sous votre balcon a peut-être tué une souris et s’en est peut-être ensuite délecté, mais il a certainement fait ses besoins dans vos plates-bandes, tuant ainsi lentement vos pétunias et autres plantes, mais à petit feu.
Les chats qui errent sont une nuisance publique en ce sens précis, et je ne comprends pas pourquoi il faudrait encourager leurs propriétaires à les laisser faire sans considération aucune quant aux effets que cela entraîne. Quand je rentre chez moi et que l’odeur de leur urine m’accueille au lieu que ce soit celle de mes pivoines, je me demande bien ce que l’un ou l’autre de ces propriétaires dirait si je laissais ma chienne uriner et déféquer sous leur porche. « Les chats ont besoin de liberté », m’a dit récemment une amie amoureuse ébaubie de ces félins que l’on dit domestiqués, alors que cela reste à prouver. Soit. Les chiens aussi apprécient la leur. Mais la liberté de tous ces animaux ne doit pas avoir préséance sur la nôtre.
Les chats aussi doivent être l’objet d’un contrôle : leurs maîtres devraient les retenir attachés dans leur jardin. Ils pourraient ainsi apprécier assurément le parfum unique de leurs déjections quotidiennes.