Une quatrième école de gestion au centre-ville: une décision éclairée?

Le Devoir a peu discuté du financement accordé à HEC pour créer une quatrième école de gestion au centre-ville de Montréal. Ses lecteurs ont peu débattu de l’appui des ministres libéraux David et Coiteux à ce projet de construction d’un pavillon des HEC, au coût de 94 millions de dollars, à côté de l’École de gestion de l’UQAM. Est-il justifié, alors qu’il y a déjà trois écoles universitaires des sciences de la gestion au centre-ville ? Le conseil d’administration d’HEC Montréal, présidé par Hélène Desmarais, qui préside aussi l’Institut économique de Montréal, prétend que c’est justifié. Le dossier n’est pas convaincant.

Le Devoir pourrait-il nous expliquer les dessous de cette décision, qui apparaît pour le moins étonnante devant la rareté des ressources, alors que le gouvernement vient de couper presque 100 millions dans les universités ? Le ministre Coiteux, qui a été professeur à HEC et qui fait appel aux idéologues de l’Institut économique de Montréal, aurait-il voulu accorder quelques faveurs aux think tanks libéraux, comme le laisse entendre Réjean Parent dans un commentaire au titre évocateur : « Parfum de corruption » ? Comment expliquer un tel silence chez nos dirigeants universitaires de Concordia et de McGill ? N’y aurait-il que le conseil d’administration de l’UQAM pour défendre le réseau public et réagir à cette largesse libérale suspecte ?

Ne serait-il pas temps d’arrêter cette « multiplication débridée des campus universitaires » ? Que recherchent le gouvernement libéral et l’Institut économique de Montréal avec ce choix ?

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