Le chat à Montréal
Pour contrer la solitude, pour aider à la socialisation et à la responsabilisation, pour faire rire, pour réchauffer, réconforter, etc., il me semble que les animaux de compagnie se démarquent. La zoothérapie n’est-elle pas pratiquée à l’aide de chats et de chiens ? À Montréal, il suffit d’être aux prises avec un problème de moufettes ou de ratons laveurs pour comprendre que la Ville ne prend pas ses responsabilités et n’est d’aucune aide pour déloger un animal sauvage qui a choisi le dessous de votre balcon pour y élire domicile (à moins que celui-ci présente des signes de rage, tient-on à nous préciser), sans parler des écureuils gris qui pullulent dans les parcs, les jardins et autour de nos sacs à poubelle. Les chats exercent un contrôle sur les populations de rongeurs, et pas qu’à la campagne, comme le dit la chanson Gens de la ville qui ne dormez guère…
On nous annonce une brigade féline ? Voyons donc ! Les organismes chargés d’entrer en contact avec les itinérants pour les inciter à rejoindre un refuge pour la nuit ont peine à vivre faute d’aide financière suffisante. À 54 ans, j’ai adopté trois chats dans ma vie, tous issus des ruelles. Des chats visiblement perdus ou abandonnés par leur propriétaire ou nés dans celles-ci. Il me semble qu’une campagne de sensibilisation accompagnée d’un programme de stérilisation offert ou facilité par la Ville suffirait à contrôler la population des chats errants.
Bien sûr, les chats ne s’encombrent pas de territoire ni de circonscription électorale, ils aiment bien venir gratter votre terre fraîchement remuée. Deux options pour éviter qu’ils viennent chez vous : faites-les fuir, pchitt pchitt, ou mettez du paillis, un grillage ou des cure-dents bien dressés, ils iront chez le voisin… qui fera de même ou qui sera heureux de les voir déambuler avec adresse sur l’arête de sa clôture.
J’ai de la peine en pensant ne plus voir le gros chat de ma voisine qui se promène d’un passant à l’autre en quête d’une caresse avec son sourire félin. Et ça marche, son irrésistible sourire… Puis, personne n’est obligé de le caresser, il suffit de passer son chemin.
À quoi bon faire une distinction entre les chats stérilisés et les autres dans le prix des licences puisque, dans le contexte de cette loi, les chats, interdits de sortie, ne pourront pratiquer que l’abstinence… Je ne veux pas croire que les ruelles et les trottoirs seront libres de chats. Bien des photographes, des écrivains, des poètes ou des peintres seront privés d’inspiration et nous, citadins, on nous aura dérobé un précieux exercice de tolérance.