La dignité ne se demande pas au père Noël
Alors que le festival de la charité bat son plein, la pauvreté continue de rendre abrasive la vie de centaines de milliers de Québécois. Le gouvernement Couillard vient d’adopter le projet de loi 70 visant à instaurer aux premiers demandeurs d’aide sociale des mesures obligatoires sous peine de voir leur chèque réduit de 224 $, pour un maigre total de 399 $. Des miettes. Le chèque de base de 623 $ ne permet même pas de couvrir la totalité des besoins de base. Cet hiver, certaines personnes devront « choisir » entre payer leur facture d’Hydro ou payer leur facture d’épicerie. Des groupes communautaires de Québec notent déjà l’inquiétude des personnes et des familles prestataires d’aide sociale devant la menace de voir leur chèque déjà bien maigre réduit.Il y a de ces choses comme la dignité qui ne se demandent pas au père Noël. Il y a des mesures sociales comme la lutte contre la pauvreté qui relèvent de décisions gouvernementales qu’aucune denrée alimentaire ou campagne de charité ne peut remplacer. Pour Noël, un revenu minimum garanti ou une hausse du salaire minimum à 15 $ seraient bienvenus. Pour Noël, qu’il ferait bon vivre dans une société dont les élus tels François Blais et Philippe Couillard cultivent d’autres projets de société que celui de sabrer l’aide sociale.