Monsieur Trudeau,

Un de vos prédécesseurs, Jean Chrétien, a eu le courage de dire non à George W. Bush quand il a voulu engager le Canada dans la guerre du Golfe. Aurez-vous le courage de dire non aux compagnies pétrolières qui ne veulent que grossir leurs ventes et leurs profits, au détriment d’un risque environnemental énorme, qu’elles ne sont pas prêtes à payer s’il advenait un désastre? C’est tout le Saint-Laurent et ses rivages qui pourraient subir un désastre écologique bien plus important que celui du golfe du Mexique. Plus important dans la durée, à cause de nos hivers, plus important à cause des populations, il y a deux rives sur les bords du fleuve, plus important à cause de la faune animale unique, qui le remonte et vient s’y reproduire. Est-ce que le profit de quelques actionnaires prime le bien-être et la sécurité de toute une population de laquelle vous êtes issu, par surcroît ?

Le jour où un déversement se produira dans le fleuve, plusieurs générations de citoyens se souviendront de vous, mais pas pour les bonnes raisons ! Je vous prie d’y réfléchir avant de laisser Énergie Est manipuler les résultats, les recherches et l’opinion de milliers de citoyens qui essaient d’y prendre la parole. Aurez-vous assez de courage, serez-vous à la hauteur de votre titre de premier ministre, pour donner priorité au bien commun ?

En vous remerciant de l’attention que vous accorderez, peut-être, à cette lettre.