Madame Julie Payette,

En ce mercredi soir, vers 21 h, je m’apprêtais à vous écrire une lettre en tant que directrice du Centre des sciences de Montréal. J’entre votre nom dans un moteur de recherche, et j’apprends que vous avez démissionné de ce poste et que la nouvelle est publique depuis quelques heures à peine.

J’ai décidé de vous écrire cette lettre ouverte quand même. Je m’adresserai à vous comme citoyenne. Citoyenne, maintenant, libre d’exprimer ses opinions sur la place publique.

Mme Payette, je vous exhorte à prendre position publiquement pour les employés dont vous étiez la directrice ces trois dernières années et qui sont en grève depuis quatre mois. Ces travailleuses et ces travailleurs luttent courageusement, mais elles et ils sont écoeurés et choqués. Je vous demande d’affirmer haut et fort que ces employées et employés et, par extension, leur famille, méritent mieux que les conditions salariales déplorables que le Centre des sciences de Montréal leur a jusqu’à maintenant octroyées. Elles et ils méritent mieux que l’indifférence, les interminables silences et le mépris dont a fait preuve l’employeur dans la négociation en cours. Convenez publiquement avec moi, Mme Payette, que cela est totalement inacceptable pour un centre scientifique aussi important de Montréal. Centre des sciences, il faut que cela se sache, qui relève d’une agence fédérale dont les coffres débordent d’argent : la Société immobilière du Canada.

Le Centre des sciences a permis à des centaines de milliers d’enfants et d’adultes, de groupes scolaires, de familles et de curieux de tout acabit d’explorer le monde fascinant des sciences. La qualité et la rigueur de ces expositions sont le résultat direct du travail de dizaines de travailleuses et de travailleurs, du commis à l’accueil au personnel administratif, jusqu’aux équipes de recherchistes-concepteurs.

Défendez publiquement ces hommes et ces femmes, Mme Payette. Au nom de la solidarité humaine, au nom de la science, au nom de la culture, ils et elles le méritent amplement.