Bonjour, Victoire!

Victoire, si vous lisez cette lettre, c’est qu’une fois de plus, vous êtes descendue dans le portique de l’édifice où vous habitez, rue Fabre, afin de mettre la main sur votre trésor… Le Devoir ! Cet escalier est ce que vous appelez… votre « gymnase » ! Puis, une fois le célèbre quotidien disparu du rez-de-chaussée, vos propriétaires, Caroline et Sébastien, vont se dire que vous êtes en bonne forme. Et qu’ils pourraient, un jour, voir leur souhait se réaliser, soit « avoir une centenaire comme locataire ».

Les personnes qui ont posé les yeux sur ce titre se sont-elles exclamées, comme René Lévesque : « Victoire, sacré beau nom ! » Ces mots seraient sortis de sa bouche alors que vous lui présentiez un de ses livres afin qu’il le dédicace. Il vous aurait aussi demandé : « Simoneau, l’écrivez-vous avec un “n” ou deux “n” ? » Des décennies plus tard, vous évoquez toujours cette anecdote avec un sourire impossible à décrire.

À 98 ans, vous rêvez encore d’un Québec libre. Les lecteurs vont-ils me croire si je leur raconte que vous avez même fait du bénévolat auprès de Julie Snyder afin que PKP soit élu chef du PQ ?

Toujours dans le coup, vous suivez la présente course. Je vous soupçonne d’avoir un petit faible pour Alexandre. L’ancienne maîtresse d’école affiche toujours une farouche passion pour la jeunesse.

Véritable encyclopédie sur deux jambes, pas de canne, comment ne pas apprendre de vous. J’ai déjà hâte à notre prochaine rencontre. « Plein de gros dossiers » nous attendent, certains sérieux, d’autres non ! M. Couillard à la pêche, Mme Normandeau au micro, M. Labeaume au spectacle de Céline, les baguettes en l’air entre deux taxis.

Parlant d’eux, j’aurais une mise en garde à adresser aux chauffeurs de véhicules coiffés d’un lumignon. Auriez-vous l’amabilité d’avertir vos collègues incapables de maîtriser correctement le français qu’une certaine vieille dame peut sortir brusquement de leur voiture si on lui sert un… « sorry, I don’t speak French ! ».

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