Sénat: régler le problème du français par le français
Monsieur le sénateur Serge Joyal,
Un article publié dans Le Devoir (« Des sénateurs forcés de renoncer au français », 28 juin 2016) fait état de services de traduction tellement déficients au Sénat que certains sénateurs se sentent obligés de livrer leurs discours en anglais.
Je trouve que votre attitude est imparfaite. Vous n’avez pas à laisser mener vos actions par des traducteurs incompétents.
Le mot est l’outil premier du politicien. Il définit les politiques, marque les débats et cerne les adversaires. Il vous appartient de livrer des textes dans un français impeccable.
Pour ce faire, il faut les soigner, les textes. Les travailler, les relire, se questionner sur chaque mot sans relâche, leur injecter du souffle et de la pertinence, jusqu’à ce que vous en soyez entièrement satisfait. Un texte bien tourné captive aussi bien l’auditeur que le lecteur. Un texte très bien tourné force l’admiration. Le traducteur suivra. Je vous suggère de régler le problème du français par le français. Votre travail consiste à élaborer des projets de société, pas à vous enfarger dans des mots autres que ceux de votre langue.