La fausse démocratie coopérative de Desjardins
Pour l’essentiel de son article « Le modèle coopératif à l’épreuve du marché » (page Idées du 8 avril 2016), l’argument principal de Gabriel Monette est le suivant : « Quant aux décisions, ce sont encore les coopérateurs qui ont le pouvoir dans les assemblées générales. »
Or, c’est faux. La loi sur les coopératives financières (article 242) stipule que l’assemblée générale des membres ne peut intervenir dans l’administration courante d’une caisse, laissée au conseil d’administration.
Dans notre coin de pays (Bécancour), nous avons demandé la convocation d’une assemblée générale pour faire changer la décision du conseil d’administration de la Caisse Desjardins Godefroy de fermer trois centres de services. Or, se basant sur la loi, le président de la caisse a refusé de recevoir la proposition prétendant que la fermeture de ces trois centres était une affaire courante. (Celui-là même qui, quelque temps auparavant, disait que cette « difficile » décision de fermeture avait fait l’objet d’études approfondies des deux dernières années.) Vous n’êtes pas satisfaits de notre interprétation de la loi ? Pas de problème ! Faites valoir vos droits en Cour !
Comme si de simples citoyens avaient la capacité financière de poursuivre Desjardins avec sa trâlée d’avocats payés à même la caisse.