Les pulsions, de mauvaises conseillères

« Plus l’ignorance est crasse, plus les préjugés sont tenaces. » Rien n’est plus vrai quand on assiste aux interventions sur l’accueil des réfugiés syriens de certains animateurs et intervenants dans les radios poubelles et autres médias du même acabit. Ou quand on entend les propos maladroits et lénifiants du maire, qui laisse entendre que Saguenay est ouverte aux réfugiés, même si ses citoyens sont peut-être racistes.

Altérité religieuse, méfiance envers l’autre, xénophobie, racisme, crainte exagérée du terrorisme, peur pour les jobs : une litanie de prétextes pour justifier son refus d’accueillir des immigrants quand on s’abstient de réfléchir.

Un article de Jean-François Nadeau, paru récemment dans Le Devoir le 28 novembre, résume bien le cheminement accompli par le Canada depuis sa fondation à titre de terre d’accueil de l’autre : Japonais, Chinois, Juifs, Italiens, Kosovars, Haïtiens, Vietnamiens, arabes, et combien d’autres qui ont contribué à enrichir le pays. Un papier à lire et à méditer avant de se lancer à cerveau perdu dans le débat.

En dépit de toute cette immigration, mis à part quelques malheureux événements isolés provenant, le plus souvent, de loups solitaires, le Canada est demeuré un modèle d’inclusion ethnique à travers le monde. Et il faut le dire, les crises majeures d’identité ont relevé davantage de conflits ethniques entre nous, peuples de souche. La crise d’Oka en est un exemple patent.

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