M. Péladeau, vraiment?
Aujourd’hui, nous sommes bombardés par un babillage médiatique constant, et la concentration des médias n’a jamais été aussi grande. Ce qui fait qu’une grande entreprise en ce domaine peut se retrouver, presque seule, à mobiliser majoritairement l’attention télévisuelle des Québécois avec, principalement, un contenu de divertissement et un espace de plus en plus important pour la publicité. Cela, sans compter les journaux à sensation et autres revues à potins.
Parallèlement, pour profiter de nos penchants culturels, les techniques de communication politique sont de plus en plus calquées sur celles de cette publicité et de ce divertissement. Avec la désormais omniprésence du modèle affairiste dans l’espace public, voici donc les entreprises de communication et de faiseurs d’images qui envahissent cette même sphère et qui stipulent, à mots couverts, que nous ne sommes pas tant des citoyens que des clients, non plus des participants, mais des spectateurs dans une société dopée par l’image et la représentation. C’est la politique spectacle, un glissement, un éloignement subtil, confortable et somnolent d’une démocratie digne de ce nom.
Est-ce pour cela que nous montrons autant d’enthousiasme pour la candidature d’un Pierre Karl Péladeau, il y a peu, président et directeur de la plus grande part de l’oligopole médiatique du Québec, comme chef d’un parti important et, donc, potentiellement premier ministre du Québec ?
Si nous ne sommes pas encore totalement aveuglés par les miroitements du spectacle, de l’argent et de l’écran plat, nous devrions nous en inquiéter.