Un nouveau métier: quêteux
En 2014, François Blais, ancien doyen de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval, devenu ministre libéral de l’Emploi et de la Solidarité sociale, a clairement dit que les pauvres devraient choisir entre l’assistanat minimal de l’État ou la charité publique. Jadis promoteur d’un revenu minimum garanti universel, ce nouvel apôtre de la pensée néolibérale à la Couillard tranche et crée ainsi un nouveau métier : quêteux. Dans les faits, il vient de créer au Québec 25 000 nouveaux emplois : le quêteux : un individu (femme ou homme) dont la fonction principale est de recueillir de l’argent en demandant la charité. La charité devient une forme d’assistanat au même titre que l’aide sociale. Adieu État-providence.
En 2015, une personne seule avec de sévères contraintes à l’emploi reçoit une prestation sociale mensuelle de 937 $, soit 1,06 % de plus que l’année dernière. Cette personne doit déclarer ses autres revenus et à partir de 100 $, les revenus excédant ce montant sont soustraits de la prestation de base.
Selon la Régie des rentes du Québec, le taux d’augmentation de l’indice des rentes déterminé à partir de l’indice des prix à la consommation de l’année 2014 a été établi à 1,80 %. Ce taux n’est même pas appliqué, en 2015, pour l’augmentation de la prestation de la solidarité sociale.
Pendant que l’on pourchassera les quêteux sans cravate, les quêteux avec cravate pourront continuer à siphonner les deniers de l’État sous le regard indulgent de leurs amis politiciens qui ont oublié leurs promesses.