Lettre - Merci, Mme Marois

Madame Marois.

 

Vous ne me connaissez pas. Moi par contre, je vous connais depuis toujours. J’étais encore petite lorsque vous avez fait vos premiers pas en politique ; j’ai presque 40 ans et j’assiste à vos derniers.

 

Aujourd’hui, Mme Marois, j’ai envie de vous prendre dans mes bras et de vous dire un merci gros comme la Terre — pour deux raisons.

 

La première est que vous avez changé la vie de ma génération. Les congés parentaux (dont vous avez débuté la négociation) ont permis à mes amies de prendre du temps avec leur bébé, et à leurs conjoints de partager ces précieux moments. Grâce à vous, ces mêmes amies ont pu opter pour le rythme de travail qui leur convenait, les garderies à 5 $ le leur permettant. Et elles ont choisi l’école de leurs enfants en fonction de leurs valeurs, pas de leur religion. Merci Mme Marois, d’avoir permis à ma génération, qu’on disait X et « no future », d’avoir pu enfin avoir un peu de prise sur leur vie.

 

Mon deuxième merci en est un de féministe. J’ai grandi dans un monde où les modèles de femmes en politique étaient rares. Et puis, il y a eu vous. Vous avez fait la brillante démonstration qu’on peut être femme, féminine, féministe, mère, politicienne, épouse, coquette, combative, déterminée, polyvalente. Merci Mme Marois d’avoir fait la démonstration qu’on peut être tout ça à la fois, merci Mme Marois d’avoir été une ministre enceinte, une première ministre grand-maman, et de l’avoir été simplement, comme si cela allait de soi. Les Québécoises peuvent se targuer d’avoir un modèle fort, vibrant, éclatant auquel s’identifier.

 

Merci, Madame Marois. Vous ne me connaissez pas, mais moi je vous connais, parce que vous avez changé ma vie.


Fabienne Elliott - Saint-Lucien, le 19 avril 2014

À voir en vidéo