Lettre - Il n’y aura pas de printemps québécois
La division des forces nationalistes, qui regroupent essentiellement des Québécois de souche, demeure pour moi, qui a atteint l’âge d’or, un mystère que j’emporterai probablement dans ma tombe. Outre le Parti québécois, nous avons la CAQ à droite, avec à sa tête l’ancien ministre péquiste François Legault, puis Québec solidaire à gauche, l’Option nationale et j’en passe, face à un parti fédéraliste qui cautionne un gouvernement fédéral dont les coupes, principalement au titre des transferts en santé, font en sorte que le Québec se voit contraint de consacrer près de la moitié de son budget à ce secteur, rendant tous les autres ministères exsangues et pratiquement impuissants.
Pourtant, au fond, le Parti québécois et la CAQ ne sont guère si différents, en ce sens qu’ils ne souhaitent pas de référendum à court terme, envisagent tous deux une période d’austérité budgétaire tout en voulant, avec peu de moyens, promouvoir le développement économique du Québec. Pour leur part, Québec solidaire et Option nationale ressemblent au Parti québécois d’antan, plus à gauche comme le premier et plus indépendantiste comme le second.
Plutôt que de mettre de côté leurs différends, tout ce beau monde se divise et l’on déclenche des élections justement pendant la période des impôts, à la fin d’un long hiver qui s’accroche, au moment où l’humeur des citoyens à l’égard du gouvernement n’est pas des plus réceptives. Pendant ce temps, une minorité de Québécois de souche, aidée d’une immense majorité d’anglophones et d’allophones, s’apprête à prendre à nouveau le pouvoir… C’est à désespérer !