Lettre - L’usager des services publics, le grand oublié du débat sur la laïcité
J’ai regardé avec beaucoup d’intérêt le débat qu’a animé la journaliste Anne- Marie Dussault sur RDI mardi soir dernier.
Comme chaque fois qu’il est question du projet de charte de la laïcité, j’ai constaté qu’on ne tenait pour ainsi dire pas compte du citoyen bénéficiaire des services publics, qui est pourtant la raison d’être de l’État. S’il existe des écoles, des universités, des hôpitaux, des cours de justice, des musées, des corps policiers, des ministères, des régies de toutes sortes et j’en passe, c’est avant tout pour servir le citoyen et contribuer à son mieux-être. Les employés de l’État tirent la justification de leurs emplois essentiellement des services qu’ils rendent à leurs concitoyens. En conséquence, les droits des bénéficiaires de l’État, qui sont aussi ses contribuables, devraient primer dans les services publics et parapublics.
Cette priorité des droits des usagers de l’État impose à tous ses représentants un devoir de réserve et de neutralité pour assurer un traitement équitable et impartial pour tous et toutes, sans distinction notamment de religion ou d’opinion politique, ainsi que nous l’a rappelé si justement le professeur Guy Rocher à la Commission parlementaire. La Loi sur la fonction publique impose déjà aux fonctionnaires une stricte neutralité politique dans l’exercice de leurs fonctions. La charte de la laïcité viendra compléter cette loi en affirmant les principes inaliénables de la laïcité et de la neutralité religieuse de l’État et de tous ses représentants.