Lettre - Une pratique et non un affichage
J’attache la plus grande importance à l’avis de Mme la juge Claire l’Heureux-Dubé que j’ai eu le privilège de connaître et pour laquelle j’éprouve une vive admiration. Mais je ne suis pas d’accord avec son affirmation que « les signes religieux font partie de l’affichage de ses croyances religieuses et non pas d’une pratique de la religion ». Si cela est exact pour les chrétiens, il n’en est pas de même pour les juifs orthodoxes et les musulmans de stricte obédience pour qui certains signes font partie intrinsèque de la religion. Un juif orthodoxe porte la kippa en symbole de sa soumission à Dieu. Bien des femmes musulmanes portent le voile pour la même raison. Ces signes touchent à leur identité profonde. Leur demander d’y renoncer dans leur milieu de travail leur impose un dilemme sérieux : renoncer à leur gagne-pain ou manquer gravement à leurs obligations religieuses.
Est-il vraiment nécessaire d’en arriver là dans une société tolérante et accueillante comme le Québec ?